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Déterminisme et libre-arbitreC'est par nos décisions que nous sommes véritablement des hommes. L'homme, comme l'animal, n'échappe pas aux lois de la nature. Sa liberté n'est pas totale. Il est "en situation". Mais lui seul possède cette faculté supérieure que l'on appelle "conscience réfléchie" et qui lui permet de se détacher de la réponse immédiate aux stimuli, de vouloir une chose sans qu'elle soit pour lui d'une utilité directe (1). L'animal ne connaît pas les affres de l'indétermination ! Cela étant, il est sage d'accepter que l'homme n'est pas complètement maître de son destin. Tant d'expériences capitales, tant de rencontres décisives sont finalement purement fortuites... Paradoxalement, l'imprévisibilité de l'existence est réconfortante dans les cas où tout va mal, où on se dit "Ah, si j'avais su !" "Ah, si c'était à refaire, je choisirais plutôt l'autre solution..." Car ces exclamation sont dénuées de sens : la situation présente ne découle jamais d'un seul choix qui aurait été "raté", mais d'une somme considérable de choix et de circonstances aléatoires. Rien ne permet de dire que "l'autre" voie aurait été meilleure ...ou pire. Chaque situation est sur-déterminée. Cet état de fait rend donc les dilemmes moins pénibles lorsqu'on a compris que toute notre vie n'est pas déterminée par le choix de la couleur de la chemise que nous allons porter aujourd'hui. Attention, je ne dis pas que le choix de la couleur de la chemise n'aura aucune incidence sur les événements de la journée ! Je dis seulement qu'elle ne détermine pas tout.
Il faut apprendre à jouer avec l'imprévu : ne pas compter sur la Providence, mais savoir l'accueillir quand elle se présente.
Copyright 1999 Christophe Deprez Dessin de SERRE |